Plusieurs mythes sont véhiculés au sujet du cancer du sein et de son dépistage.
Qu’en est-il réellement?
Erreur!… Près de 89% des femmes qui sont atteintes d’un cancer du sein sont encore en vie après 5 ans et mènent une vie tout à fait normale. Bonne nouvelle, le taux de guérison augmente grâce à l’amélioration des traitements et au dépistage précoce de la maladie.
C’est faux. Près de 83 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes ayant plus de 50 ans. L’âge est un facteur de risque de cancer du sein très important, et la probabilité d’être atteinte d’un cancer du sein augmente avec l’âge. L’âge moyen du cancer du sein est de 64 ans.
Oubliez ces histoires à faire peur : les traumatismes aux seins ne font pas partie des facteurs de risque du cancer du sein. Pour plus d’information, cliquez ici pour consulter la page de la Société canadienne du cancer.
Aucune donnée probante ne permet de démontrer un lien entre le port d’un soutien-gorge et le cancer du sein. L’idée derrière cette croyance est que les soutiens-gorge, surtout ceux avec une armature, compriment les ganglions lymphatiques, empêchant ainsi la filtration des toxines. Par conséquent, ces toxines, en s’accumulant dans les ganglions lymphatiques, seraient responsables du cancer du sein. En réalité, aucun soutien-gorge ne peut empêcher le drainage lymphatique, même s’il serre la cage thoracique.
Pour certaines femmes présentant des douleurs musculosquelettiques augmentées par l’appui de soutiens-gorge serrés ou rigides, il est recommandé de cesser de porter des soutiens-gorge avec une armature. Cette recommandation a pu semer la confusion et être élargie à toutes les femmes, dans toutes les circonstances.
Aucune donnée probante ne permet de conclure que les antisudorifiques ou les déodorants causent un cancer du sein. La rumeur prétend que ces produits, en bloquant la transpiration, empêchant ainsi l’élimination des toxines au niveau des aisselles. Par conséquent, ces toxines, en s’accumulant dans les ganglions lymphatiques, seraient responsables du cancer du sein.
En réalité, la transpiration permet avant tout de régulariser la température interne du corps en le refroidissant. Ce sont davantage le foie et les reins qui ont un rôle important dans l’élimination des toxines. Il y a beaucoup plus de toxines qui sont éliminées par l’urine que par la sueur. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le communiqué Antisudorifiques, désodorisants et cancer du sein, réalisé par la Société canadienne du cancer.
Le fait que l’on recommande d’éviter l’utilisation d’antisudorifiques avant la mammographie ou lors de la radiothérapie a pu avoir une influence sur cette fausse croyance. En effet, les produits contenus dans les antisudorifiques et autres produits cosmétiques pourraient donner l’impression de microcalcifications lors de la lecture de la mammographie. Pour ce qui est de la radiothérapie pour un cancer du sein, il est déconseillé d’utiliser de l’antisudorifique, du déodorant ou tout autre produit cosmétique pouvant augmenter l’effet irritant pour la peau (brûlure ou tache brune) pendant toute la durée du traitement.
La mammographie ne prévient pas le cancer du sein. Mais elle permet de détecter des tumeurs à un stade précoce et ainsi d’augmenter les chances de guérison.
Au contraire, la mammographie de dépistage est la méthode la plus efficace de dépistage du cancer du sein. Il a été démontré que l’utilisation régulière de la mammographie diminue de façon importante la mortalité due au cancer du sein. Chez les participantes au PQDCS, la réduction de mortalité est de 35 à 41% (INSPQ).
Attention! La plupart du temps, le cancer du sein ne donne aucun symptôme. La mammographie de dépistage permet de déceler de toutes petites lésions impossibles à sentir au toucher. C’est pourquoi le dépistage est recommandé à toutes les femmes.
Attention! La mammographie de dépistage n’est pas infaillible. En effet, environ 10 % des cancers ne seront pas découverts lors de cet examen. Si vous avez fait mention de signes cliniques lors de votre mammographie de dépistage, votre médecin ou infirmière praticienne spécialisée (IPS) en sera avisé et devrait vous contacter pour un examen clinique. Vous pouvez le contacter si vous n’avez pas eu d’appel de sa part. Lors de votre examen médical périodique, demandez à votre médecin ou IPS de faire l’examen clinique des seins. Il est très important d’être attentive à tout changement aux seins (écoulement, bosse, rougeur, changement de la peau ou du mamelon) et de consulter votre médecin ou IPS si vous observez des changements. Pour plus de détail à ce sujet, cliquez ici pour consulter la section « Être attentive à ses seins ».
Pas du tout. Dans le cadre du dépistage, environ 10 % des mammographies de dépistage peuvent être anormales et nécessiter des examens complémentaires pour préciser s’il s’agit d’un cancer. Dans 90% des cas, ces examens complémentaires ne démontrent pas de cancer.
Le fait de comprimer le sein ne fait pas partie des facteurs de risque du cancer du sein, tout comme les coups ou les blessures au sein. La compression du sein est nécessaire pour étaler la glande et, ainsi, obtenir une meilleure image de l’intérieur du sein et réduire la quantité de radiation requise pour la mammographie.
Nous sommes exposés quotidiennement aux radiations naturelles; notre système peut donc absorber une certaine quantité de radiations avant qu’il y ait une augmentation du risque de développer un cancer. Dans le cas d’une mammographie, la quantité de radiation utilisée est très faible; elle est semblable à celle de la dentisterie. À titre d’exemple, une radiographie lombaire donne environ 4 fois la dose de radiation d’une mammographie et un scan thoracique (tomodensitométrie/TACO) peut donner 15 fois celle de la mammographie.
La mammographie peut occasionner de l’inconfort et certaines femmes peuvent ressentir de la douleur selon leur niveau de sensibilité. Bien que l’examen puisse durer de 15 à 20 minutes, la compression, quant à elle, ne dure que quelques secondes. Pour certaines femmes, le fait de passer la mammographie à l’intérieur des 10 premiers jours suivant le début des menstruations peut aider à diminuer la sensibilité des seins.
Certaines femmes, qui anticipent la douleur possible lors de la compression des seins à la mammographie ou qui questionnent l’efficacité de la mammographie, voient l’échographie ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) comme une alternative intéressante.
Toutefois, ces examens ne sont pas utilisés pour le dépistage. L’échographie ne permet pas de déceler les microcalcifications. Elle est essentiellement utilisée en investigation complémentaire à la mammographie, notamment pour différencier un nodule liquide (généralement un kyste) d’un nodule solide (qui peut être une tumeur bénigne ou maligne). Pour les femmes âgées de 30 ans et moins dont les seins sont plus sensibles à la radiation, l’échographie peut être prescrite en présence de signes ou de symptômes, mais pour les femmes de 50 ans et plus, la mammographie demeure l’examen le plus efficace.
Pour ce qui est de l’IRM, elle ne constitue pas un examen de dépistage de masse. D’une durée de 45 minutes, elle est principalement recommandée comme examen complémentaire à la mammographie pour les femmes à très haut risque de développer un cancer du sein, par exemple celles qui sont porteuses d’une mutation génétique BRCA.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le communiqué La résonance magnétique mammaire remplace-t-elle la mammographie?* réalisé par le Groupe Actions-médecins (GAM).
*Il est à noter que le communiqué du GAM cité ci-haut a été rédigé avant 2024, au moment où seules les femmes de 50 à 69 ans étaient invitées par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).
Après avoir reçu quelques résultats normaux de mammographie, certaines femmes pensent qu’elles ne sont pas sujettes à développer un cancer du sein. Or, l’âge est le premier facteur associé au risque de développer un cancer du sein. Plus une femme avance en âge, plus son risque de développer un cancer du sein augmente, allant jusqu’à 1 femme sur 8 à l’âge de 90 ans. Les femmes de 60 à 69 ans sont celles qui bénéficient le plus de la réduction de la mortalité associée au dépistage du cancer du sein et qui nécessitent le moins souvent d’examens complémentaires à la suite de la mammographie de dépistage (moins de faux positifs).
Le premier facteur associé au risque de développer un cancer du sein est l’âge. Plus une femme avance en âge, plus son risque de développer un cancer du sein augmente. En fait, 83 % des cancers du sein touchent les femmes âgées de plus de 50 ans et l’âge moyen est de 64 ans. En 1998, à l’implantation du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), le groupe d’âges ciblés était les femmes de 50 à 69 ans. Depuis le 1er février 2024, les femmes âgées de 70 à 74 ans sont maintenant également admissibles au PQDCS. Au-delà de 75 ans, la femme est encouragée à discuter avec son médecin ou son infirmière praticienne spécialisée (IPS) des avantages et des inconvénients du dépistage afin de faire un choix éclairé en tenant compte de son état de santé et de sa préférence. Pour plus d’information sur les différents types de cancers du sein, consultez l’onglet « Tout sur le sein ».
Avec la publication en 2002 de l’étude du Women’s Health Initiative (WHI), nous avons des données plus claires à ce sujet. En fait, selon l’étude, l’hormonothérapie combinée, c’est-à-dire la prise d’œstrogènes et de progestatifs (ex. : Prémarine et Provera), augmenterait le risque de développer un cancer du sein de l’ordre de 8 cas de plus sur 10 000 femmes.
Il est à noter que le risque de développer un cancer du sein augmente avec la prise prolongée (au-delà de cinq ans) de l’hormonothérapie combinée. Ce risque, relié à la prise prolongée, diminue après l’arrêt du traitement. Pour ce qui est de l’hormonothérapie d’œstrogènes seuls, actuellement, il n’y a pas d’évidence claire quant au risque relié à leur prise prolongée qui, dans ce cas, se situe au-delà de 10 ans.
Il y a des indications précises pour les tests génétiques tels que BRCA. Ces tests déterminent une prédisposition au cancer du sein, mais ne révèlent pas la présence d’un cancer du sein. Ils ne remplacent donc pas les examens de dépistage tels que la mammographie. Les femmes porteuses de mutation BRCA doivent se soumettre à la mammographie de dépistage. Il importe de noter qu’il existe plusieurs types de cancers du sein et seulement une minorité (de 5 % à 10 %) sont associés à des mutations génétiques.
Pour de plus amples renseignements, se référer au site Web du Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia/CHU de Québec-Université Laval.
Cela peut dépendre du type de cancer et du degré de relation parentale. L’histoire de cancer dans la famille demeure un facteur de risque, mais le premier facteur associé au risque de développer un cancer du sein est l’âge. Plus une femme vieillit, plus son risque augmente, allant jusqu’à 1 femme sur 8 à l’âge de 90 ans.
Toutefois, si la mère ou une sœur a eu un cancer du sein avant la ménopause, le risque de développer un cancer du sein est augmenté. La présence de certains types de cancer (ovaire ou côlon) dans la famille pourrait aussi augmenter légèrement le risque de développer un cancer du sein.
Le volume des seins est déterminé en majeure partie par la composante graisseuse, alors que le cancer se développe généralement au niveau des glandes ou des canaux. La quantité de glandes et de canaux est sensiblement la même pour toutes les femmes. Donc, une femme ayant une petite poitrine a autant de risques de développer un cancer du sein qu’une femme ayant des seins volumineux. Il ne faut pas oublier que les hommes sont également à risque d’avoir un cancer du sein.
Les femmes qui portent des prothèses mammaires peuvent avoir une mammographie, sauf pour de rares exceptions (ex. : prothèses avec capsules fibreuses, très fermes et non mobilisables; bris de prothèse non traité). Il importe que la femme mentionne au technologue en radiologie qu’elle porte des prothèses. Ainsi, des techniques spéciales seront utilisées pour ajuster temporairement la position de la prothèse afin que le plus de tissu possible soit vu à la mammographie. De plus, la pression exercée pour compresser le sein sera moindre que celle utilisée pour une femme sans prothèses mammaires. Bien que très rare, il est possible que la pression exercée entraîne une rupture ou augmente une fuite à la prothèse. La rupture est souvent associée au vieillissement de la prothèse.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le communiqué La mammographie et les prothèses mammaires*, réalisé par le Groupe Actions-médecins (GAM).
*Il est à noter que le communiqué du GAM cité ci-haut a été rédigé avant 2024, au moment où seules les femmes de 50 à 69 ans étaient invitées par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).
Quand il est question d’aliments qui peuvent prévenir le cancer, la prudence reste de mise. En effet, si les expériences de M. Richard Béliveau, chercheur Ph. D., ont démontré que des aliments (ou des éléments contenus dans ceux-ci) pouvaient réduire la multiplication des cellules cancéreuses, les données utilisées en laboratoire ne sont pas nécessairement transposables chez l’humain. Bien sûr, cela n’empêche pas qu’une alimentation saine et variée ne peut qu’être bénéfique pour la santé!
Extrait du communiqué Cancer du sein – Alimentation, thérapies alternatives et autres – Gardez l’œil critique!, réalisé par le Groupe Actions-médecins (GAM).
Être à son poids santé et limiter la consommation d’alcool sont scientifiquement prouvés pour la prévention.
La consommation d’alcool fait augmenter le risque de cancer du sein. Même une faible consommation d’alcool (juste un peu plus de 1 verre par jour) peut accroître le risque d’une femme. Le risque augmente en fonction de la quantité d’alcool consommée.
Prendre des suppléments vitaminiques pour combler certaines carences alimentaires est une chose et le fait qu’une multivitamine puisse prévenir un cancer en est une autre. De saines habitudes de vie sont recommandées pour le maintien de la santé et, si possible, prévenir la maladie. Les causes du cancer sont multifactorielles. Aucune donnée scientifique n’a établi de lien de cause à effet entre la consommation d’aliments ou de suppléments vitaminiques et le cancer du sein (ou toute autre forme de cancer).
La participation des femmes à des études évaluant ces différents facteurs est souhaitable. L’Étude Évidence menée à Québec n’a pas démontré de diminution de la densité mammaire (un facteur de risque de cancer du sein) avec la pise de vitamine D.
Révisé le 11 juin 2024